Des parties de « Coinche » à mon métier de Coach Professionnelle

La « coinche » est une variante locale en pays Stéphanois de la Belote, mes amis Aixois parleraient de la contré ! Bref c’est en regardant jouer aux cartes ma « Mémé » âgée de 98 ans et demi, oui à cet âge on recommence à compter les demis ! que j’ai compris à quel point depuis toujours les jeux de cartes font partie de ma vie.

« Mémé » elle vit seule dans sa maison à la campagne, elle a eu 8 enfants ! une vie de labeur avec ses moments de joie et de tourmentes. Quand je la questionne sur ce qu’il la rend vivante aujourd’hui, et bien elle me répond que c’est jouer aux cartes avec ses ami.e.s deux fois par semaine !

Et si le jeu était la clé de la longévité ?

Evidemment cela serait trop simple et bien trop réducteur, mais si le jeu nous permettait de nous connecter à notre enfant intérieur et de prendre la vie avec plus de légèreté, de prendre de la hauteur finalement ?

Alors le lien avec mon métier ? Et bien justement j’y viens.

J’ai grandi dans cette ambiance où les adultes jouaient aux cartes les dimanches après-midi. Le jeu fait partie de mon patrimoine culturel. Je me souviens des rires, des éclats de voix, des tricheries, des points réclamés le verbe haut et de la célébration des victoires, car rien n’était plus sérieux qu’une partie de « coinche » !

Coincée entre le buffet en bois massif et la porte de la cuisine, c’est dans cette ambiance que j’ai découvert les adultes de ma famille redevenir aussi vivants, que des enfants dans une cour de récréation.

Mon métier de Coach professionnelle m’amène à accompagner les professionnels vers leur « état du moi Enfant », selon Eric BERNE fondateur de l’analyse transactionnelle, afin de leur permettre de se reconnecter à leurs émotions et ainsi libérer leur créativité pour favoriser la résolution de problèmes.

 

Ce que j’utilise pour libérer les émotions et la créativité ? et bien ce sont les cartes !!! Vous comprenez le lien ?

Comme mes parents et l’intégralité de ma famille, ces adultes refaisaient le monde et parlaient de leur semaine de travail pendant ces parties de cartes animées ! Ils libéraient leurs émotions parfois cachées, souvent tabous, comme une belle opportunité d’exprimer ce qui n’était pas exprimable autrement.

Je réalise que les cartes ont donc toujours fait partie de ma vie !! Je me remémore ces longues parties où je ne comprenais pas toujours les règles et où j’avais la mission d’observer avant le moment où j’aurai l’âge pour apprendre et enfin rentrer dans le cercle des joueurs de « coinche » ! L’âge venu, je me souviens être prise entre le sentiment de fierté et la pression de ne pas décevoir ma lignée car pour eux les cartes c’était du sérieux ! Et si « Mémé » était précurseur du Serious-game ? Je divague, je divague !!

Les cartes connectent les générations et les règles se transmettent par oral. Finalement un peu comme les soft kills attendus en entreprise et rarement explicités. Il s’agit souvent d’observer pour comprendre ce qui est attendu.

Appréhender les règles par l’observation, appartenir au groupe après avoir fait ses preuves, être accompagné par les plus expérimentés pour progresser, s’amuser pour apprendre, libérer ses émotions pour retrouver sa créativité, voilà tout ce que je vois dans les jeux de cartes !!

Alors merci « Mémé », merci mes parents, merci ma lignée pour avoir inscrit en moi ce patrimoine culturel, qui me permet de réaliser aujourd’hui ma mission de vie : Prendre soin de ceux qui prennent soin en faisant  jouer les professionnels pour améliorer les conditions de travail !!!