Assistante Sociale et chanter comme une CAss’RÔLE

Le lien entre les deux ? Aucun apparemment! Peut-on être Assistante Sociale et chanter comme une casserole? A priori aucune compétence n’est nécessaire en chant pour exercer ce métier.

Mais vous vous doutez bien que si je décide d’écrire un article sur le sujet c’est que pour moi cela fait sens.

Le chant est pour moi une zone d’inconfort majeur. Depuis toute petite je m’entends dire que je chante comme une casserole et je n’ai jamais contredit ces remarques désobligeantes. En même temps mes oreilles ne sont pas dupes et entendent bien ce décalage entre le son entendu et celui reproduit!! Pendant des années j’ai accepté de ne pas chanter, de faire semblant en remuant les lèvres.

Puis un jour une collègue Coach m’a dit que lorsque j’aurai trouvé ma voie professionnelle, je trouverai certainement ma voix! J’ai laissé infusé cette remarque pendant plusieurs années.

Accepter ses zones de croissance

Dans ma pratique professionnelle d’Assistante Sociale libérale, je rencontre des familles, des hommes et des femmes, qui sont parfois dans l’incapacité de réaliser certaines démarches administratives ou de faire des choix stratégiques pour leur avenir. Je suis alors là pour les guider, les accompagner et les conseiller dans toutes les options qui s’offrent à eux.

Les personnes reçues à mon cabinet sont parfois gênées de ne pas connaitre leurs droits ou comment réaliser telle ou telle démarche. Elles me transmettent qu’elles se sentent à l’aise à mon bureau pour me parler de leurs difficultés et se confier. Mes postures complémentaires d’Assistante sociale libérale et de Coach Professionnelle  soutiennent cette élaboration de la pensée.

Dans un coin de ma tête, j’ai souvent ce truc que moi je n’ose pas chanter, que je soutiens les sorties de zone de confort de mes clients mais que finalement je ne m’accorde pas ce droit ou que je n’ose pas prendre ce risque. Paradoxe interne pour CAss’RÔLE, où à chaque fois que je présente mon entreprise, je dis que je chante comme une casserole et que c’est ok pour moi. Mais au fond ça ne l’est pas tant que ça…

Se décaler pour trouver sa place!

Alors j’ai décidé au mois de juin d’assumer et de trouver une solution pour trouver ma VOIX. Je me suis présentée à un chef de coeur. Je crois que de toutes mes expériences de loisirs, celle-ci a été une de mes plus impressionnante. Ce bon complexe de l’imposteur a refait surface, comme s’il ne m’avait jamais quitté pour me chuchoter à l’oreille que je n’étais pas à la bonne place. 

J’ai maladroitement rejoint un des trois groupes de voix, celui des sopranos où j’ai chaleureusement été accueillie. Les premières notes ont raisonné, j’ai été un peu comme pétrifiée me demandant ce que je faisais là, je me sentais vulnérable. J’ai finalement lâché, je me suis laissée porter par la joie ambiante, les sourires et j’ai écouté! Ecouté ! et j’ai entendu que ma place n’était pas dans ce groupe mais dans le groupe des Ténors. Pour la première fois j’entendais une similitude entre ma voix et des voix. 

J’ai glissé de quelques pas timidement vers la droite et je me suis sentie soulagée. Sensation difficile à décrire mais comme si ce décalage permanent dans la chanson avait une explication…et que je n’étais SIMPLEMENT pas à la bonne place, sur la bonne tonalité depuis toutes ces années, qu’il fallait que j’assume encore une fois ma différence et mon unicité.

Sortir de sa zone de confort en acceptant sa vulnérabilité

Se coller ou se laisser coller des étiquettes, alimenter ses pensées limitantes pour finalement se convaincre que l’on est pas capable de faire ceci ou cela, que l’on y arrivera jamais est finalement une décision personnelle de modifier son scénario. Je ne serai sûrement jamais une chanteuse mais maintenant j’ai le choix! Le choix d’apprendre, de travailler pour comprendre et écouter la musique et participer avec légitimité à une chorale!

Le lien entre travail social libéral et chanter ? et bien pour moi c’est accepter sa vulnérabilité pour demander de l’aide, sortir de ses zones d’inconfort pour construire de la sécurité et retrouver ses capacités de choix face aux évènements de la vie!

Le travail social libéral c’est pour moi accompagner mes clients à choisir leurs casseroles, leurs recettes pour répondre le mieux à leurs besoins, en fonction de leur culture, de leurs possibilités et de leurs envies!

Dans le travail social, l’exclusion, le décalage, l’humiliation, la peur sont des émotions que les personnes accueillies traversent dans des proportions malheureusement tellement différentes. Cette sortie de ma zone de confort est pour moi comme un nouveau garde-fou que ces émotions envahissantes peuvent empêcher d’avancer ou au contraire booster pour réaliser une victoire de soi à soi. 

Me connecter à ma vulnérabilité dans un contexte de loisirs est signifiant pour moi dans ma pratique professionnelle en tant qu’Assistante sociale libérale. Je ressens les boules au ventre de mes clients lors du premier contact téléphonique ou lorsqu’ils s’installent à mon cabinet, mais je ressens aussi leur soulagement d’avoir osé venir demander conseil, d’avoir osé poser leur vulnérabilité.